De la vigne au vin... Toute l'actu du secteur viticole
Bordeaux, 28 août 2015 (AFP) - De la vigne au vin : des informations sur l'actualité du monde du vin, des domaines viticoles aux bistrots-restaurants, en passant par oenologues, technologies, négociants, grandes surfaces, cavistes, marchés mondiaux (Europe, Amériques, Asie), chiffres...
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Vendanges : les AOC françaises s'attendent à un grand millésime 2015
Provence : « L'état sanitaire du vignoble est impeccable, grâce à un temps sec, à la chaleur et au Mistral », a souligné Alain Baccino, le président du Comité interprofessionnel des vins de Provence (CIVP). « La qualité du raisin récolté est très belle. Il y a aussi un bel équilibre et une belle matière dans les premiers jus extraits », avec, semble-t-il, « un potentiel intéressant pour les rouges ». Dans le sud-est de la France, la chaleur n'a eu que peu d'impact sur la vigne, les sols contenant encore en majorité des réserves en eau grâce à l'hiver pluvieux et à quelques précipitations en août. En volume, « nous n'atteindrons pas ceux récoltés en 2014, année particulièrement généreuse », prévient toutefois Alain Baccino. Sur les 26.000 hectares de vignes classées en AOC, plus de 160 millions de bouteilles seront commercialisées, du rosé principalement, la Provence étant la première région productrice de vin rosé AOC.
Bordeaux : « Les raisins 2015, blanc et rouge, laissent à penser que nous allons être en mesure cette année de travailler avec des fruits de très grande qualité », a souligné Stephen Carrier, oenologue de château Fieuzal, en appellation Pessac-Léognan. Dans le Bordelais, le cycle végétatif s'est déroulé pour le mieux du débourrement, mi-avril, à la fleur, fin mai, où « les conditions ont été idéales dans la mesure où les ceps ont pu évoluer sans contrainte avec des précipitations mesurées ». Un mois de juillet sec où l'implantation du système racinaire en profondeur a permis de supporter quelques épisodes caniculaires et un mois d'août humide « juste ce qu'il faut pour affiner la maturité », laissent penser que « tout est en place pour du très bon », estime Stephen Carrier.
« La saison s'est bien passé, particulièrement juin-juillet, nous avons eu une très belle climatologie, même si nous avons perdu en août un peu de l'avance que nous pensions avoir », a confirmé Philibert Perrin, propriétaire du Château Carbonnieux, cru classé de Pessac-Léognan. « Vendanger si tôt, cela fait longtemps qu'on ne l'a pas vu, sauf sur les millésimes chauds, 2009, 2010, 2005, donc des grandes années. Il y a de très bon équilibres sucre, acidité, des raisins sains et des volumes supérieurs aux deux millésimes précédents. On est dans le modèle d'un grand millésime », a-t-il estimé.
Vallée du Rhône : les toutes premières vendanges ont commencé fin août dans les secteurs précoces du vignoble, selon Inter-Rhône, l'interprofession des vins de la vallée du Rhône. Les vendanges sont réalisées avec une à deux semaines d'avance selon les terroirs par rapport à 2014 et dans « des conditions optimales », relève InterRhône. Avec un hiver et un printemps pluvieux, puis des averses en juin, la vigne a bien supporté les fortes chaleurs et la sécheresse de l'été grâce aux réserves hydriques. Après une floraison satisfaisante, les pluies du mois d'août ont favorisé la maturation dans les terroirs les plus secs. Les prélèvements de maturité révèlent « des teneurs élevées en composés phénoliques et anthocyanes » (Ndlr : pigments des grains de raisin qui donnent leur couleur aux rouges et rosés). « La véraison est bien avancée et s'est déroulée rapidement avec une bonne homogénéité sur le grenache et la syrah », a noté l'interprofession. L'état sanitaire du vignoble est « excellent », selon Inter-Rhône, qui s'attend à un millésime « particulièrement concentré et des vins rouges exceptionnels ».
Jura : dans le petit vignoble du Jura, « il y a une belle qualité de raisins, sans pourriture. On devrait avoir un beau millésime avec une année standard en volume, environ 90.000 hectolitres », a indiqué le président de la Société de viticulture du Jura, Franck Vichet. « Les chardonnays ont bien résisté à la chaleur, alors que les savagnins ont souffert », souligne-t-il néanmoins. Pour le vin jaune, nectar emblématique du vignoble du Jura issu du savagnin, « la qualité est belle, on devrait avoir un très beau millésime mais le rendement risque d'être moins important ».
Alsace : « Nous nous attendons à une bonne qualité » même « s'il est encore tôt » car « il faut au moins attendre d'avoir les premiers jus », a estimé Frédéric Bach, directeur de l'Association des viticulteurs d'Alsace (AVA) qui représente quelque 4.000 viticulteurs alsaciens. Gewurztraminer, riesling, sylvaner et les pinots ne seront récoltés que lors des premières semaines de septembre. Cependant, si la qualité est au rendez-vous, 2015 devrait offrir un rendement « faible », d'un million d'hectolitres pour l'ensemble de la région, contre 1,150 million habituellement. « L'été a été particulièrement sec - avec deux mois de sécheresse entre la mi-juin et la mi-août - qui a entraîné une floraison difficile », a expliqué Frédéric Bach. Cette baisse des rendements d'environ 15 % va obliger les viticulteurs alsaciens à recourir pour la troisième année consécutive aux stocks, créant une situation tendue chez les professionnels.
Bourgogne : « C'est une année qui s'annonce super. On a eu des conditions climatiques idéales avec du chaud en juillet puis quelques pluies qui ont permis de relancer le processus de maturité. Et pas de grêle contrairement à l'an dernier », a indiqué Jean-Philippe Gervais, directeur du pôle technique et qualité du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). « On a attaqué les blancs, le vignoble et les raisins sont très beaux. En plus, on a de très bonnes conditions de récolte avec des nuits et des matins frais ». Concernant les rouges, « c'est prometteur également mais il va falloir attendre le début des vendanges autour du 6/8 septembre ».
Les grands crus de Bourgogne ont leur Who's Who numérique
Avis aux inconditionnels du Bourgogne : pour se constituer une cave ou choisir sa bouteille au restaurant, une application est désormais disponible sur le système d'exploitation Macintosh, ClimaVinea (24,99 euros). Conçue par un amateur passionné, Pierre Cohen-Tanugi, par ailleurs directeur de l'Institut de l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm, et Sylvain Pitiot, régisseur pendant près de vingt ans d'un célèbre Grand Cru de la Côte-de-Nuits, le Clos de Tart à Morey-Saint-Denis, et cartographe de référence des terroirs bourguignons, les fameux climats désormais inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco. Ce nouvel outil interactif et bilingue (français-anglais) permet de préciser l'origine du nom et les spécificités de chaque parcelle, de mieux connaître son histoire et sa culture et enfin de faire son choix parmi tout l'éventail des crus de 132 Domaines et Maisons de renom, avec l'aide de critiques si besoin. L'application, qui n'a aucun lien financier ou commercial avec les producteurs et ne comporte aucune publicité, ne permet pas cependant de faire ses achats selon le souhait de ses concepteurs.
Quelque 120.000 saisonniers attendus pour les vendanges en Champagne
Seule appellation à cueillir le raisin entièrement à la main, la Champagne attend près de 120.000 saisonniers (soit 40 % de l'ensemble des saisonniers recrutés par tous les vignobles de France) qui vont éprouver muscles et vertèbres pendant les trois premières semaines de septembre pour des vendanges qui s'annoncent très prometteuses en qualité. S'il arrive souvent que les saisonniers reviennent d'une année sur l'autre chez le même employeur, de nombreux postes de cueilleurs, porteurs, pressureurs ou même cuisiniers payés à l'heure ou à la tâche sont encore à pourvoir auprès des antennes de Pole-emploi en Champagne, notamment dans la gare d'Epernay (Marne) où l'agence a délocalisé ses services pour l'occasion.
Le Ratafia de Champagne reconnu par L'INAO
Le Ratafia de Champagne vient de faire son entrée dans la famille des produits d'Indication géographique protégée (IGP) reconnu par l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO). Élaboré à partir des moûts de raisins non-utilisés pour le champagne auxquels on ajoute de l'alcool issu de la distillation de raisins des trois cépages champenois (Chardonnay, Pinot noir et Pinot meunier), ce ratafia est le seul en France à bénéficier de cette reconnaissance. Jusqu'à présent réservée aux initiés ou aux clients privilégiés des viticulteurs, la liqueur peu sucrée qui exhale la minéralité propre au terroir de Champagne pourrait trouver un marché et se produire dans les prochaines années à plus de 15 millions de bouteilles, selon l'Association des producteurs de boissons spiritueuses à Indication géographique champenoise.
Une plateforme de déclaration commune pour les douanes
Les trois interprofessions du vin de la Vallée du Rhône et de Provence - InterRhône, le Conseil interprofessionnel des vins de Provence et InterVins Sud-Est - ont élaboré une plateforme dématérialisée pour les obligations déclaratives des caves et des négociants. L'objectif de cette interface, mise en service cet été après deux années de travail, est d'offrir aux professionnels du vin une simplification de leurs démarches déclaratives. Sur le site http://declaration.declarvins.net, les opérateurs peuvent gérer les contrats interprofessionnels, valider les contrats vrac et saisir les sorties de chais, puis envoyer l'exemplaire au service des douanes. Dans un premier temps, seules les déclarations récapitulatives mensuelles en droits suspendus sont concernées. Avec cet outil, les interprofessions seront en mesure de consulter les données statistiques des campagnes et de les communiquer aux services économiques. L'interface, amenée à évoluer, prendra en compte, d'ici 2016, les déclarations récapitulatives mensuelles en droits acquittés et permettra l'échanges de données informatisées entre les caves et les douanes.
L'AOC Cahors « vignoble de l'année » pour Bettane et Desseauve
A quelques semaines du début de la récolte 2015, le vignoble de l'AOC Cahors a été désigné « vignoble de l'année » dans la dernière livraison du prestigieux guide Bettane-Desseauve 2016 qui vient de paraître. Interrogé, Michel Bettane a évoqué « la montée en qualité régulière de l'appellation » dont il salue une stratégie marketing de « premier ordre ». Pour Jérémy Arnaud, directeur marketing de l'Union Interprofessionnelle du Vin de Cahors (UIVC), « ce classement valide notre positionnement et tous les efforts menés depuis 2007. Aujourd'hui, on n'achète plus du Cahors mais des Domaines, des marques. Cela nous encourage à continuer de travailler pour devenir un grand vin de terroir, comparable aux Saint-Emilion ou Châteauneuf-du-Pape ».
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